Dop, död och begravning. Analyser och reflexioner

Författare

  • René Kieffer CTR

Abstract

L’article analyse les liens entre le baptême, la mort et les funérailles chrétiennes.  

1. Une première partie étudie "la signification du baptême chrétien" dans son enracinement juif. II est bien connu que les Pharisiens exigeaient différentes sortes de purifications, partielles ou complètes. II fallait se purifier de ses péchés et se protéger contre des contacts corporels impurs, d’avoir p. ex. touché un cadavre ou un païen. Le baptême des prosélytes était une extension de cette conception de la pureté: un païen mâle devenait juif en se baptisant, en se faisant circoncire et en offrant un sacrifice. Les Esséniens å Qoumrân avaient la coutume de se baigner chaque jour rituellement pour signifier leur ferme propos de se convertir et d’attendre la venue des deux Messies.  

Le baptême de Jean avait certaines ressemblances avec la conception essénienne des purifications, mais il ne se pratiquait qu’une seule fois. A la différence de ce qui se passait dans le baptême des prosélytes, on ne se baptisait pas soi-même, mais celui qui baptisait (au début Jean, ensuite ses disciples) le faisait au nom du Baptiste.  

De facon analogue, le baptême chrétien se fait au nom de Jésus, mais celui-ci est considéré comme le Seigneur ressuscité du baptisé qui se joint å la communauté des disciples. Le rite essentiel a très tôt consisté en un baptême d’eau au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, même si au début il se pratiquait au nom de Jésus.  

Dans le Nouveau Testament la même expérience du salut s’exprime par la foi et par le baptême. Dans un baptême d’enfant le lien entre les deux était au Moyen Age interprété en ce sens que les parents et les parrains affirmaient leur foi chrétienne au nom de l’enfant. Cela pose aujourd’hui des problèmes pastoraux, quand la famille qui fait baptiser son enfant n’a plus aucune référence chrétienne.  

2. La deuxième partie analyse la manière dont les funérailles chrétiennes traitent de la mort.  

a. Un premier chapitre présente un apercu rapide de 1’évolution å partir des premiers rites funéraires jusqu’a la liturgie romaine actuelle.  

Toute la tradition chrétienne insiste avec le canon 13 de Nicée sur 1’im- portance du viatique en danger de mort, probablement en connexion avec Jn 6,54. La "commendatio animae" est å partir de Charlemagne une cérémonie pour les mourants et non plus une désignation des funérailles. Elle contient des éléments qui sont conservés dans la liturgie romaine actuelle, comme la demande que les anges et les saints conduisent le défunt au Paradis et l’y accueillent avec le Christ.  

Les chrétiens ont rejeté les lamentations rituelles du monde antique, mais conservé la toilette funéraire. Ils ont remplacé les repas auprès des tombes par des prières å 1’église et par la célébration de la messe. La rècitation des psaumes pour les défunts est très ancienne et a abouti å 1’Office des morts dans la liturgie romaine. Les prières sont censées être faites in persona defuncti: le défunt a conscience d`être pécheur mais il souhaite que son âme puisse rejoindre les anges et les saints au Paradis et que son corps soit ressuscité au dernier jour.  

Dans la messe pour les défunts on ne chante plus guère aujourd’hui le Dies irae du Xlle ou Xllle siècle, qui avec sa crainte terrible du jugement dernier est peu compatible avec la confiance qu’exprimaient les rites anciens. Le renouveau après Vatican II prévoit une liturgie ou l’on peut choisir entre un grand nombre de textes scripturaires, adaptés aux circonstances variées. Volontiers on essaye dans des rituels nationaux de favoriser des le début des funérailles des formulations de confiance et d’espoir chrétiens.  

b. La liturgie orthodoxe en Suède est caractérisée par sa longueur et par son alternance entre la chorale, le diacre, le prêtre, le lecteur et 1’assistance. Elle commence par la demande de miséricorde de la part du Dieu saint, fort et saint. Tous les participants portent en main un cierge allumé, symbole de la lumière pascale. Les psaumes 91 (= LXX 90) et 119 (= LXX 118) sont lus et commentés par des chants. La chorale indique le thème: "Heureux ceux dont les chemins sont impeccables, ceux qui marchent selon la loi du Seigneur". Le lecteur exprime in persona defuncti la demande de salut face au jugement divin. A plusieurs reprises les saints et surtout Marie qui a enfanté Dieu sont présentés comme les modèles du chrétien. Le chant des béatitudes indique quel est le chemin que celui-ci doit prendre vers Dieu.  

Par ses nombreuses répétitions, la liturgie orthodoxe permet a l’assistance de surmonter sa désolation grâce å sa foi chrétienne.  

c. L’Eglise suédoise a renouvelé son rituel par des études poussées. Pehr Edwall a analysé de prés 1’évolution dans plusieurs liturgies. Ses conclusions principales sont les suivantes: L’aspect de jugement qui dominait au Moyen Âge et å la Réforme est aujourd’hui remplacé par 1’accentuation de la résurrection. Les anciens rites ont un aspect plus objectif, alors que les rites modernes soulignent l’aspect pastoral d’assistance aux personnes présentes. La prière pour les défunts a augmenté dans différentes liturgies, même si la question d’un purgatoire n’est pas soulevée. Dans la liturgie actuelle, l’activité de différents membres de la communauté est accentuée. En accord avec ces principes, 1’Eglise suédoise propose un rituel, qui en partie s’inspire de la nouvelle liturgie romaine mais a ses propres caractéristiques.  

d. Les rituels des Eglises libres en Suède essaient de leur côté, pour des raisons pastorales, de ne pas trop s’écarter des principes énoncés dans le travail de l’Eglise suédoise.  

3. L’article conclut par des réflexions personnelles sur la difficulté dans une société sécularisée, d’intégrer la foi chrétienne dans les liturgies du baptême et des funérailles. Le fait que l`Ancien Testament joue un role assez important dans les rites funéraires peut faciliter l`approche psychiologique chez les non-croyants. On sait en effet que la croyance å la résurrection a été très progressive dans l´Ancien Testament, ce qui peut nuancer la proclamation positive de résurrection dans différents rituels modernes.  

II convient d’être attentif å l`aspect pastoral de nos liturgies. La vie et la mort concernent tous les hommes et toutes les femmes, croyants de diverses religions et incroyants. II importe que dans les liturgies du baptême et des funérailles, les prêtres et pasteurs soient conscients de la situation unique où ils sont placés pour annoncer le message chrétien de facon claire, mais avec une attention particulière envers tous ceux qui sont présents avec leur croyances différentes.     

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2015-04-24

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